Le grand retour de la tapisserie

L'art de la tapisserie

Que vous évoque la tapisserie ? 

Question piège ! Derrière ce mot se cachent plusieurs sens, qui ont évolué au fil des époques.

On pense d'abord à la définition historique : un tissu tendu sur un mur qui représente une scène choisie. Dans ce sens, la tapisserie représente une forme d'art textile consistant à tisser un motif sur un support grâce à l'entremêlement des fils.  

La tapisserie est aussi une catégorie de tissu d'ameublement, au même titre que la broderie ou le velours. On peut recouvrir un fauteuil ou un canapé avec un tissu dans l'esprit d'une tapisserie classique. Bien sûr on pense aussi au métier d'artisan tapissier qui pose des tentures murales ou des tapisseries, qui tapisse ou re-tapisse des sièges ou du mobilier. Le tapissier peut être aussi commerçant spécialisé dans la vente de meubles, de tissus d'ameublement.

Et oui, l'utilisation du terme tapisserie demande une précision ! 

Tout d'abord revenons à la source : Comment est née la tapisserie et quelle rôle a t-elle joué au fil de l'histoire? En quoi évoque-t-elle l'artisanat, l'histoire, le savoir-faire, est-elle gage de charme et de savoir-faire ?  

Une histoire au fil des siècles

A l'origine, les tapisseries qui avaient pour but d'isoler ont été enrichies et sont devenues des décors, si bien que dans les grandes occasions elles étaient sorties dans les églises européennes comme outil de décoration. Les premières commandes répertoriées de tapisserie remontent à 1313.

Au XIVème siècle les techniques vont s'enrichir des différents savoir-faire car la période est plus faste en terme économique, historique et culturelle. On assiste à l'essor de certaines régions déterminantes pour l'essor de la tapisserie : l'Orient, La Flandre, la Wallonie, et l'Artois. Les techniques vont s'enrichir de différents savoir-faire. En France, la tapisserie s'impose. 

A partir du XVème siècle, des grandes manufactures émergent et vont réglementer la fabrication, propulser de nouvelles matières (citer) propulser en imposant un haut niveau de qualités de matières (citer lesquelles : laine, soie, chanvre, jute.. ).

 Au XVIIème, Colbert rachète la manufacture des Gobelins puis fonde la Manufacture Royale de Beauvais et installe des ateliers de tissage à Aubusson et Felletin.

Le XVIIIème, siècle des Lumières, marque un tournant dans le style des tapisseries qui deviennent plus esthétiques, plus colorées, plus riches. La scène historique centrale perd de l'importance au profit du décor d'ensemble. C'est aussi l'époque des tapisseries portraits à l'exemple de celle de Louis XV restée très célèbre et conservée au château de Versailles.

AU XIXème, l'attrait pour les tapisseries portraits se confirme, la tapisserie remplit son rôle de décoration pour de nombreux palais impériaux ainsi que pour les salons de l'Elysée ou du palais Garnier, visibles aujourd'hui au Louvre.

Au XXème siècle, la tapisserie devient un nouveau champ d'expression. La manufacture d'Aubusson joue un rôle majeur et de nouveaux artistes vont émerger. Dès les années 20,on voit arriver des motifs simples. La tapisserie s'adapte aux nouvelles tendances lancées par les grands décorateurs tels que Jean-Michel Frank ou Elieen Gray. 

Des pièces aux courbes parfaites et des designs simples : la tapisserie s'impose comme l'élément phare du décor.  

Ensuite, dans les années 50 avec la période Mid Century, les décors continuent de se dépouiller : les formes simples à l'honneur, les courbes et les couleurs très au goût du jour. La tapisserie devient un tableau, on parle de "tapisserie d'art".

On peut citer Raoul Dufy, ou Lurçat qui vont signer des Å“uvres majeures, modernes et très colorées, souvent dans de grands formats.  

Et bien sûr, on se doit d'évoquer Sonia Delaunay qui transpose les motifs de son mari peintre, Robert Delaunay, sur du tissu. Elle est l'un des piliers de l'avant-gardisme du XXème siècle pour la décoration d'intérieur. La tapisserie murale est alors épurée, colorée et devient un incontournable du style branché décontracté des salons parisiens !

Le grand retour de la tapisserie

Ces derniers mois, de grandes maisons comme Dior, Versace ont mis en avant la tapisserie pour son côté décalé, et presque théâtral, ses motifs généreux, la mise en avant d'une nature luxuriante...

Cette tendance a donné raison à Antoine d'Albiousse. En effet, quand il a repris l'entreprise il y a une dizaine d'années, il a tenu à conserver certains documents des anciennes collections, dont les tapisseries. Non pas pour les laisser dormir au fond d'un placard mais car la tapisserie notamment a des atouts majeurs :

  • Un cachet unique

  • Des dessins intemporels

  • Elle reste un fondamental des décors traditionnels

  • Dans un univers contemporain, elle peut être l'élément clé d'un décor dépouillé.

  • Ses motifs indémodables inspirés de la nature.

  • Elle est gage d'authenticité et de charme.

  • Elle est intemporelle et fait le lien entre le passé et le présent

Antoine d'Albiousse aime dire que la vie est un "éternel recommencement". Si la tapisserie a souffert ces dernières années d'une image rustique et poussiéreuse, elle n'a pas dit son dernier mot.  Il a toujours pensé qu'il fallait les garder en collection, convaincu de leur potentiel, que les goûts et les modes reviennent. Aucun doute pour lui que la tapisserie connaîtra de nouvelles heures de gloire. 

Aujourd'hui, la tapisserie est à nouveau plébiscitée par des designers pointus, des décorateurs, la presse déco, et un public jeune. Ils l'intègrent dans des univers contemporains, créent des assemblages inattendus et jouent sur son côté décalé. 

Par exemple, nos tapisseries Belize et Velasquez ont été confectionnées en rideaux, tentures murales, en tête de lit, des chaises 70'S et fauteuils ultra contemporains.